Thérèse GUIHÉNEUF, épouse Macé

Née le 11/11/1932, 17 rue Hôtel Rigaud , à Prinquiau

 

« A l’âge de 14 ans, je suis employée au château de l’Escurays, deux jours par semaine entre 1946 et 1951, le lundi et le vendredi.
Le lundi, c’était journée de lessive. On allait chercher l’eau au puits, devant la bibliothèque, puis on transportait l’eau de l’autre côté du bâtiment est, près du préau actuel, où l’on faisait la lessive avec l’aide d’une machine.
Le vendredi, c’était la journée repassage et couture. La lingerie se trouvait au premier étage, dans une pièce située à droite du grand escalier, au-dessus de la « bibliothèque ».
Je travaillais de huit heures et demie à dix-neuf heures trente, payée cinquante centimes de franc par jour, à l’époque.
Au rez-de-chaussée, il y avait la salle à manger avec la grande cheminée en granit.
On apportait le couvert sur un plateau qu’on déposait sur l’appui de fenêtre appelé « desserte ». La cuisine se trouvait dans le sous-sol à l’autre bout du bâtiment est. On y accédait par un très long couloir. On marchait sur des planches car l’eau coulait souvent en dessous. Il fallait sans cesse monter  les marches pour atteindre le séjour. Les plats avaient le temps d’être froids. Il y avait un très beau buffet en face de la cheminée.

L’office, donnant sur le jardin, a été aménagé en cuisine après mon départ, quand Monsieur et Madame Belloeil sont arrivés au service de la comtesse, vers les années 1951. C’est là que séjournait le comte Raymond de Maistre dans la journée.
A côté du séjour, se trouvait le petit salon où Monsieur le comte recevait les gens. Il s’occupait de la caisse rurale. Les gens devaient frapper à la cuisine d’abord. La cuisinière avertissait les propriétaires et les gens retournaient devant la porte d’entrée pour être reçus dans le petit salon.
De l’autre côté de l’escalier, se trouvait le grand salon. Il y avait à gauche en entrant un superbe tableau, représentant Yvonne Espivent de Perran, la grand-mère du comte Raymond de Maistre. Entre la fenêtre sud et la bibliothèque, un beau piano.
Dans la bibliothèque, dans un beau placard fermé, situé juste au-dessus de la cheminée, il y avait des livres.
Au premier étage, près de la tour, côté est du bâtiment, se trouvait le bureau de Madame la comtesse avec deux pièces attenantes, en passant chacune par une belle porte en ogive. Sa chambre se trouvait juste au-dessus au deuxième étage. On voit encore aujourd’hui les rails sous le lit, ce qui nous permettait de déplacer facilement le lit pour aller du côté du mur.
Derrière la tour, dans l’angle sud-est du bâtiment, la chambre du comte Raymond de Maistre, avec un dressing.
A droite de la tour, au sud du couloir, la chambre de « Monsieur Henri», quand il était de passage, puis au-dessus du petit salon, la chambre de Monsieur le comte. De l’autre côté de l’escalier, une petite chambre, puis la chambre de Mathilde et après, au-dessus de la bibliothèque, la lingerie où il y avait un poêle : c’était une belle pièce agréable.
Au deuxième étage, se trouvaient un certain nombre de pièces sous les toits avec des chambres pour les commis ou gens de passage.
Au dessus de l’aile est, plusieurs pièces à des niveaux différents dont je ne connais pas l’utilité.
Les écuries étaient très bien entretenues. Mais je n’ai pas connu les chevaux.
Dans « le bûcher », près de la bibliothèque, il y avait la réserve à bois et à côté la cave. On coupait le bois dans les écuries et on l’apportait dans la réserve à bois ensuite.
Avant la Toussaint 1935, Jean-Marie Judic et sa femme étaient locataires de la ferme de l’Escurays. Métayers, ils devaient donner la moitié de la récolte. Jean Marie Judic était le père de Jean Judic, marié à Angèle Guihéneuf, de l’Hôtel Rigaud. Il allait chercher Madame la comtesse pour l’emmener à la messe, le dimanche.
On voyait, de temps en temps, la soeur du comte Joseph de Maistre, Marie-Thérèse.
Elle nous surprenait un peu car elle fumait. Elle était très sympathique avec nous. Elle venait de Normandie d’où était originaire Monsieur le comte.
J’ai quitté l’Escurays en 1951, lorsqu’il y eut des changements de vie à l’Escurays.
Monsieur et Madame Belloeil sont arrivés et sont restés plusieurs années. Puis ce furent Monsieur et Madame Trémoureux ».
                                 

                                                                                                      Thérèse Macé janvier 2014