« La cabane de la chèvre »

Un petit bâtiment de 4 mètres sur 3 tout près de «La Maison du Bienveillant» était en ruine depuis plusieurs décennies. L’association l’a complètement restauré. Mais à quoi pouvait servir ce bâtiment et comment l’appeler ? Sur le plan historique, nous n’avons retrouvé aucun document attestant son ancienneté et sa fonction. Heureusement, nous pouvons nous […]

Un petit bâtiment de 4 mètres sur 3 tout près de «La Maison du Bienveillant» était en ruine depuis plusieurs décennies. L’association l’a complètement restauré. Mais à quoi pouvait servir ce bâtiment et comment l’appeler ?

Sur le plan historique, nous n’avons retrouvé aucun document attestant son ancienneté et sa fonction. Heureusement, nous pouvons nous appuyer sur la mémoire locale de nos anciens.

Témoignage de Jean Tessier (La Châtaigneraie, Prinquiau)

« Je connais L’Escurays et son château depuis mon enfance. Quand mes parents sont arrivés à L’Escurays en 1935, j’avais deux ans…

J’ai toujours connu cette petite cabane située à l’extérieur de l’aile ouest du château, appelée autrefois « le bûcher » et récemment « la Maison du Bienveillant ». Elle était déjà en mauvais état dans les années 1950. J’ai connu durant de nombreuses années des chèvres dans cette cabane, jusqu’à 5 ou 6. C’était surtout Matilde, ma tante, qui s’en occupait. Elle m’a toujours dit qu’elle soignait des chèvres dans cette cabane depuis son arrivée. Elle s’occupait aussi du jardin, de la maison. C’était une femme très active. Plusieurs fois, lorsque j’étais enfant, dès l’âge de 10 ans, j’emmenais les chèvres au mâle, lorsqu’elles étaient en chaleur, chez le père de Louis Miault au village du « Vieux Pont » à Donges. Mathilde s’est occupée des chèvres au moins jusque vers 1951 car, après, elle a suivi le propriétaire en d’autres lieux. »

Témoignage de Thérèse Macé (L'Hôtel Rigaud, Prinquiau)

« C’est à l’âge de 14 ans que je fus employée au château de L’Escurays entre 1946 et 1951, deux jours par semaine, le lundi et le vendredi.

Un petit bâtiment de 3m sur 4 mètres situé à l’ouest de l’aile droite du château servait d’abri la nuit à une petite chèvre. Elle était de couleur marron, très mignonne et très belle. Le matin, on récoltait le lait. Mais c’était Mathilde, la bonne du château, et moi qui buvions le lait, mais pas la comtesse qui ne supportait pas l’odeur du lait. Dans la journée, on attachait la biquette à un poteau devant le château mais pas question de la mettre sous les fenêtres de la Comtesse, près du lavoir, à cause des bêlements. L’été, on l’emmenait tout au fond du jardin derrière le château. Le soir, on la rentrait dans la cabane pour la nuit. Elle ne mangeait que du foin et de l’herbe. Pas d’épluchures qui étaient réservées pour les lapins installés dans une cage entre la mare et le lavoir. Il n’y avait pas de poules à L’Escurays, ni moutons ni chat ni chiens.

Un jour elle a eu un petit cabri. Quand il fut bon à manger, Joseph Datin du bourg est venu le prendre pour l’emmener chez lui, le tuer et le débiter. La viande a été remise à Madame Anna Senand, bouchère à Prinquiau.

J’ai quitté L’Escurays en 1951 et je ne sais pas s’il y a eu d’autres chèvres ensuite. »

L’association A.R.P.E. avec l’accord de la mairie a donc décidé de nommer  ce petit bâtiment : « La cabane de la chèvre ».